Il nous arrive fréquemment d’avoir des clients qui nous remontent que leurs apprenants ne sont pas assez “digitaux” pour suivre des formations digitales, e-learning ou autre.
Mais qu’en est-il vraiment ? Les “jeunes” seraient-ils vraiment les seuls à pouvoir suivre ces formats ? Voici quelques réponses que nous apportons à nos clients qui ont ces remarques.
Attention aux à priori !
Il est toujours très dangereux de tirer des à priori à partir de constats faussés ou pire de sa propre expérience sur un petit nombre de personnes.
Très souvent on interprète des mauvais résultats (visites du SIRH, taux de complétion des modules elearning, mauvaise manipulation d’outils RH) comme un manque de compétence dans l’utilisation des outils “en général”.
La question qu’il faut systématiquement se poser est surtout : est-ce que les gens ont envie d’utiliser les outils que je leur mets à disposition ?
N’oublions pas que si les enfants de moins de 6 ans savent “utiliser” une tablette aujourd’hui ce n’est pas qu’ils sont “nés” avec mais bien que l’ergonomie de ces outils a été simplifiée à l’extrême.
Ainsi les plus jeunes n’ont pas nécessairement plus de facilités à utiliser “les nouvelles technologies” mais ont plus l’habitude des nouvelles ergonomies, des nouveaux usages. Il convient donc de s’interroger sur les usages que vous souhaitez mettre en oeuvre (les différents formats, les interactions sociales, les durées plus courtes des contenus …) et l’intérêt qui y est associé (connaissance, compréhension, application, évaluation …).
La digitalisation universelle : l’exemple du smartphone
Nous l’avons tous dans la poche, sur notre bureau presque scotché à notre main toute la journée : le Smartphone !
L’appareil photo peut permettre à l’apprenant de montrer ce qu’il a fait, la caméra peut lui permettre de participer à une conversation sur site en direct avec un formateur, il peut répondre à des questions, des évaluations directement sur son téléphone et certaines plateformes de Elearning sont aujourd’hui dédiée pour un usage sur smartphone!
Ainsi, au-delà d’un outil “froid” qui ne permet que de consulter du contenu, le smartphone devient un outil “chaud” qui permet d’échanger, d’interagir, de communiquer, de filmer, d’interroger, de répondre, de chercher …. d’apprendre. On appelle cette approche le mobile learning.
Il a bien évidemment ses limites et contraintes (réseau, taille d’écran, nombre d’applications de formation existantes …) mais a l’énorme avantage de s’adresser à l’ensemble des populations que vous avez à former.
La formule magique ?
Les usages des apprenants associés à la créativité du concepteur.
Pour aider les apprenants à acquérir les compétences requises pour leur poste, il est donc nécessaire que les formations qui leur sont soumises soient en lien avec leurs usages du quotidien mais également qu’elles leur donnent envie, qu’elles les stimulent.
Un contenu trop simple, trop facile, ne permet pas à l’apprenant de le stimuler ce qui risque de le faire passer à côté de messages clés. De la même façon, un contenu jugé par l’apprenant comme étant inatteignable, ou irréaliste dans son propre contexte sera survolé par l’apprenant.
Dans l’idéal, et pour faire en sorte que vos apprenants aient envie de suivre un contenu de formation, il sera nécessaire d’adapter vos contenus à chaque apprenant, à leur niveau de compétences, à leurs contextes.
Rien n’empêche le concepteur pédagogique de penser chaque formation comme un parcours d’acquisition de compétences progressif, et ainsi de faire des groupes d’apprenants par niveau de compétence sur le sujet ou encore par niveau de poste...
La créativité du concepteur devrait d’abord consister à s’intéresser et s’adapter aux niveaux des apprenants. C’est sur ce point en particulier qu’elle prendra toute sa valeur.