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✨ Imaginez ✨ : vous organisez une formation passionnante, le contenu est riche et pertinent, mais quelques jours plus tard, vos apprenants semblent avoir tout oublié…
Ce phénomène, connu sous le nom de « courbe de l’oubli » et étudié par Hermann Ebbinghaus, est une réalité inévitable. Pourtant, des méthodes et techniques favorisant la mémorisation permettent de transformer des informations éphémères en connaissances durables. En s’appuyant sur la psychologie cognitive et les travaux de chercheurs comme John Sweller ou Allan Paivio, nous allons découvrir comment améliorer la mémorisation, renforcer la concentration, et par conséquent, optimiser la rétention des informations pédagogiques de nos apprenants grâce à des techniques adaptées ?
La mémoire est au cœur de tout apprentissage et joue un rôle fondamental dans le développement des compétences des apprenants. Selon les travaux de Baddeley et Hitch, la mémoire humaine se divise en plusieurs systèmes, dont la mémoire de travail et la mémoire à long terme.
- La mémoire de travail, qui est limitée à environ quatre éléments simultanés, joue un rôle central dans le traitement immédiat et la mémorisation des informations théoriques et pratiques. Cependant, cette capacité réduite signifie qu’un trop-plein d’informations à mémoriser peut facilement impacter l'attention et la concentration des apprenants.
- La mémoire à long terme, quant à elle, fonctionne comme une bibliothèque, stockant durablement les connaissances acquises en formation. Mais pour y parvenir, il est essentiel d’organiser, de répéter (répétition différenciée) et de relier les informations à mémoriser à des concepts existants (les analogies).
Le double codage, la surcharge cognitive et les émotions : alliés ou ennemis ?
L’une des stratégies ou techniques pédagogiques les plus efficaces pour faciliter la mémorisation des apprenants est le double codage, théorisé par Allan Paivio dans les années 1970.
Cette méthode repose sur l’idée que le cerveau humain traite mieux les informations lorsqu’elles sont présentées sous deux formats différents, comme un texte et une image. En activant à la fois les systèmes verbaux et visuels de la mémoire, cette approche permet de créer des connexions plus fortes et ainsi améliorer l’apprentissage chez les apprenants. Cependant, comme le souligne John Sweller dans ses recherches sur la surcharge cognitive, une surcharge excessive de stimuli – trop de textes, d’images ou de données à analyser – peut avoir l’effet inverse et bloquer l’apprentissage.
La clé est donc de structurer les contenus pédagogiques en modules courts et d’offrir un équilibre entre théorie et pratique afin d'augmenter l'efficacité de l'apprentissage des apprenants, que ce soit en formation présentielle ou à distance (blended learning).
Parlons à présent des émotions en formation ! 🧠
Lorsque des informations sont associées à des émotions, elles deviennent plus mémorables chez l'apprenant. Une histoire captivante, une anecdote surprenante ou même un brin d’humour peut transformer une simple information pédagogique en un souvenir durable et mémorable.
Par ailleurs, les activités pratiques avec un contenu pédagogique permettent aux apprenants de manipuler les connaissances et de les ancrer dans leur mémoire à long terme. Jean Piaget, célèbre pour ses travaux sur l’apprentissage constructiviste, nous a montré que l’expérimentation et la manipulation favorisent la compréhension et la rétention des informations par le cerveau. Intégrer ces émotions dans une formation est donc un levier puissant pour maximiser l’engagement et la rétention des informations dans les différents contenus pédagogiques.
La durée et l’attention : des clés pour mémoriser efficacement
💡 Le saviez-vous ? La capacité d’attention humaine est limitée dans le temps.
Selon John Medina, spécialiste en neurosciences, l’attention et la concentration de l'apprenant commence à diminuer après seulement 10 minutes si aucun élément engageant n’est introduit. La première fois que j’ai découvert ça en tant que formateur, ça m’a vraiment marqué, car je me suis dit : "En fait, je donne toute mon énergie pour qu’à la fin de la session, ils aient retenu à peine 10 % de ce que j’ai dit..."
Pour “contrer” cet effet, il faut intégrer des pauses actives, comme un quiz rapide, une discussion ou même un moment de relaxation (energizer). Ces courtes interruptions permettent au cerveau de l'apprenant de récupérer et de mieux assimiler les informations et surtout de les mémoriser. En combinant des formats en synchrone et asynchrone, présentiel ou distanciel (blended learning), vous pouvez également offrir un rythme d’apprentissage adapté aux besoins individuels des participants.
Les formations efficaces ne consistent pas à transmettre un maximum d’informations en un minimum de temps, mais à garantir que les apprenants retiennent ce qu’ils apprennent et puissent le réutiliser. Cela nécessite une conception pédagogique fondée sur des techniques éprouvées, comme le double codage, les répétitions espacées (popularisées par Ebbinghaus) et les rappels réguliers. De plus, évaluer continuellement l’efficacité des modules permet de repérer les points faibles et d’optimiser l’expérience d’apprentissage. Comme l’a souligné Benjamin Bloom, un apprentissage individualisé et progressif permet à chaque participant de s’épanouir pleinement !
Que faut-il retenir ?
Pour créer des formations efficaces, il est important de prêter attention aux avancées de la psychologie cognitive !
En utilisant des techniques pédagogiques de mémorisation des informations comme le double codage, en limitant la surcharge cognitive et en intégrant des pauses actives, vous maximisez les chances de rétention des informations et par la suite l'efficacité de la formation.
N’oubliez pas que l’objectif d’une formation n’est pas seulement de transmettre du contenu, mais bien de garantir que ce contenu reste gravé dans la mémoire des apprenants et soutienne leur développement professionnel, l’acquisition de nouvelles connaissances ainsi que leur montée en compétences. En structurant les modules d’apprentissage avec des méthodes adaptées et du contenu favorisant la mémorisation, en tenant compte de la durée des sessions et en favorisant des formats présentiels et distanciels (en blended learning), on peut optimiser la montée en compétences. Et si on réinventait nos formations pour les aligner sur le fonctionnement du cerveau humain ?
Vos idées et avis nous intéressent : comment intégrez-vous la mémorisation dans vos pratiques pédagogiques ? Après tout, chaque formateur est aussi un apprenant en quête d’efficacité ! Et si vous avez envie de réinventer vos parcours de formation, avec des méthodes et des techniques éprouvées, Flowbow est là pour vous 😉.
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