Encore du e-learning…
Ces dernières années ont connu une explosion des outils numériques. On l’entend partout : elearning, parcours en ligne, digital learning.
"Ça y est, c’est la panique, notre entreprise n’est plus d’actualité, elle doit se digitaliser et passer à distance ! On doit nous aussi innover, copier l’entreprise voisine mais en y mettant notre patte personnelle, tout ça en elearning. Allez, on se lance, c’est parti !"
Halte-là ! Prenez 4 minutes pour lire ce qui suit.
Dans un monde où la technologie, les services et les méthodes d’enseignement, de communication et de formation ne cessent de progresser, tout le monde souhaite se mettre à jour. Ok, mais, comment faire pour s’adapter à ce monstre qu’est la formation en ligne ?
Il ne suffit pas de dire "je vais mettre mes contenus présentiels en ligne, créer un forum d’échanges sur internet et boom, mon parcours est prêt à accueillir les collaborateurs apprenants !”
À défaut de décevoir, ce n’est pas aussi simple que cela.
Quelques conseils ?
Nous vous proposons de découvrir 8 points importants à prendre en considération lors de la mise en place d’un module elearning dans votre projet.
1. La zoomification : un réflexe naturel… à éviter !
La zoomification consiste à dire qu’un contenu est tiré d’un enseignement présentiel et déposé tel quel dans un module elearning. Il faut bien comprendre que le digital learning et le présentiel ont des modalités d’apprentissage et des codes différents.
Mettez-vous à la place d’un apprenant. Passer 7-8 heures devant un ordinateur à suivre un parcours e-learning n’a rien d’intéressant, que ce soit d’un point de vue de gestion de formation ou sur le plan pédagogique.
Finalement, il est nécessaire de définir toute la gestion de nos modules e-learning pour, à terme, obtenir un bon parcours de formation, qui facilite le développement de compétences.
2. La durée du module
En fonction de la densité de votre contenu de formation, il faut découper et penser court !
Se poser les bonnes questions :
Comment découper, où découper ?
En somme, le chapitrage à suivre pour aller du point de départ.
« quels objectifs pédagogiques, quelles compétences ? »
Jusqu’au point d’arrivée « quelles compétences le collaborateur a-t-il acquis ? »
Pour engager le collaborateur et être efficace, les modules e-learning doivent avoir une durée de 15 à 35 minutes maximum. Attention, ça passe très vite !
3. Le contenu du parcours
Non, un PowerPoint seul n’est pas un module elearning. Dans un contenu e-learning, il est important d’interagir avec l’apprenant, même à distance. L’interactivité au sein d’un module est primordiale et permet à l’élève de participer, de faire des choix.
En conception de parcours de formations, pensez fond plutôt que forme. Les outils et ressources utilisés pour la création d’un module ne sont que des moyens pour y parvenir. Les outils peuvent être adaptés mais la pédagogie doit être la priorité du concepteur. Chaque module doit être pensé pour l’apprenant.
Ne pensez pas qu’un contenu numérique (vidéos, pdf, documents numériques) suffit à concevoir rapidement une capsule elearning. L’ingénieur pédagogique doit se mettre à la place de l’apprenant.
4. Le “responsive design”
On parle ici d’un module réactif qui va s’adapter à l’interface utilisateur. Aujourd’hui, les collaborateurs ne sont plus obligés de se former sur un ordinateur ! Ils peuvent se former sur tablette, sur téléphone ou d’autres appareils numériques. C'est la magie du mobile learning. Il est plus simple de sortir un téléphone dans le train ou quand on a 10 minutes devant soi qu’un autre appareil.
Par conséquent, prendre en compte les nouvelles habitudes des utilisateurs est essentiel pour concevoir un bon module e-learning.
Le responsive design offre une expérience de navigation idéale. Simplifier la démarche de l’apprenant pour qu’il se concentre sur ses modules de formation plutôt que sur l’aspect technique de la formation. Le responsive design n’est pas la seule priorité, il faut penser utilisateur.
L’expression « centré utilisateur » n’est pas un mythe, surtout lors de formations. Réfléchir pour s’adapter à ses besoins et faciliter son développement. L’utilisateur doit apprendre dans les meilleures conditions possibles.
5. Les modules sont terminés, j’ai fini…
« Les modules sont conçus, mon parcours est prêt, je l’intègre sur ma plateforme LMS, le projet est terminé ! Passons à la suite. » Malheureusement, non. C’est là que ça devient intéressant !
Il faut vérifier si les apprenants n’ont pas de difficultés d’interprétation ou de compréhension sur certains points de la formation.
Est-ce les bons objectifs pédagogiques qui sont atteints à l'issue de la formation ? L’outil est-il toujours le mieux adapté pour la montée en compétences de mes collaborateurs ? Faut-il modifier ou ajouter des contenus ?
Lorsqu’on a l’impression que la formation arrive à son terme, finalement elle démarre simplement. On parle alors de veille, qu’elle soit digitale, pédagogique… Il est essentiel de prendre un moment pour y penser.
« Mais modifier constamment mes formations, ça n’a rien d’utile et ça prend du temps ! » Tout à fait d’accord. Pour cette raison, il faut penser sur le long terme. Lors de la conception, le contenu doit être simple et pertinent. Il doit être résistant au temps.
Prenons comme exemple la vidéo dans une capsule elearning. Les premières questions qui viennent c’est :
Pour combien de temps ?
La personne dans la vidéo est-elle encore dans l’entreprise ou tout simplement est-ce que la technologie propose mieux ?
Limitez donc le contenu vidéo si celui-ci n’est pas utile pédagogiquement parlant.
En faisant attention aux contenus que l’on intègre dans notre capsule elearning, nous pouvons limiter la veille et être plus serein sur la pérennité de notre parcours de formation.
6. Négliger les activités
Dans une formation en ligne, l’apprenant est acteur de son apprentissage. Il est impensable de ne pas intégrer d’exercices, des quiz ou autre vérification d’intégration de l’information.
Cependant, concevoir une activité n’est pas une tâche aisée. Il faut qu’elle challenge l’apprenant !
Dernier point concernant les activités : pensez FEEDBACK !
Rien de plus important que le feedback, presque autant que la question, pour assurer un bon développement lors de formations.
Un bon feedback positif permet à l’apprenant d’être récompensé et d’aller plus loin dans les explications. Le feedback négatif permet à l’apprenant de comprendre son erreur et de lui indiquer comment ne plus la réitérer. En gros, la communication est importante dans les formations.
7. Adaptez vos modules
Le niveau des apprenants varie. Si la situation le permet, il vaut mieux mettre en place, en début de formation, une évaluation diagnostic permettant de diviser les apprenants en différents « groupes » afin d’adapter le parcours selon les besoins. Pourquoi ne pas adopter une pédagogie différenciée ?
En prenant compte de l’ensemble des points évoqués ci-dessus, vous partez dans la bonne direction pour former correctement vos employés et concevoir un bon e-learning..