Le mobile learning (ou apprentissage mobile en français) est une des “rock stars” du digital learning en 2021. Tout le monde en parle, tout le monde veut en faire dans ses formations.
Dans un monde où règnent smartphones et tablettes, il semble évident de proposer du contenu de formation digital aux apprenants via cet outil. Le mobile learning fait d'ailleurs partis des outils de digitalisation des formations.
Pourtant, le mobile learning souffre des mêmes maux dans les entreprises que le e-learning des années 2010 ou que la classe virtuelle de 2020 : une sur-utilisation ou une mauvaise utilisation, qui lui fait perdre son efficacité pédagogique.
La mobilité, ou l’évolution constante de vos collaborateurs, rend difficile la formation en présentiel, et apprendre devient un véritable défi pour vos employés. Et ce, quelle que soit l’expérience professionnelle de chaque collaborateur. Contacter une entreprise externe pour développer, en interne si vous en avez la possibilité, des parcours de formation blended en y intégrant une dimension mobile learning, peut sembler être pour vous une opportunité.
Attention, en fonction des situations et des objectifs pédagogiques à atteindre, la réflexion d’un parcours de formation n’est sensiblement pas la même. Tout en intégrant le choix de votre plateforme LMS, qui n’est pas si évident que cela. Commençons par définir ce qu’est ce fameux « mobile learning ».
Le Mobile Learning, qu’est-ce que c’est exactement ?
Le Mobile Learning, ou apprentissage mobile ou nomade, est en fait une modalité pédagogique. Autrement dit, l’apprentissage mobile est une façon de diffuser auprès d’une cible apprenante des contenus de formation. Et cette façon de diffuser…c’est utiliser un outil dit mobile, à savoir le smartphone, la tablette ou autre appareil mobile pour avoir la possibilité d’apprendre. De plus, il faut savoir que la gamification peut être recherchée dans votre formation grâce à ces outils.
Ainsi, une vidéo peut être du mobile learning, comme un QCM, une capsule e-learning, du texte, une classe virtuelle, de la réalité augmentée, etc…
Une multitude de modalités peut donc être adaptée en mobile learning. L’apprentissage mobile n’est pas soudainement apparu, surtout dans les formations professionnelles et dans les entreprises !
L’émergence massive des nouvelles technologies de notre époque à fait de cet outil un moyen de diffusion et d’apprentissage dans des contextes de travail moins accessibles. Une des problématiques de formation c’est bien de savoir comment engager les collaborateurs directement sur leur lieu de travail, en présentiel ?
Ces employés de terrain qui rappelons le représentent 80% des employés dans le monde, ne sont pas assez attachés à leur entreprise. Les solutions Mobile Learning peuvent alors apparaître comme un levier au sein de l’entreprise.
Le choix de la formation peut être perçu sous différents angles en fonction des contenus recherchés : montée en compétences, renforcement de connaissances, engagement des apprenants, recherche d’informations ou peer-to-peer learning.
Bref, un nombre de possibilités colossal de “ faire cours ” dépendant uniquement de vos objectifs.
Chez Flowbow, nous vous le répétons sans cesse : Comme toute modalité, le mobile learning ne peut être “une fin en soi”. Il ne faut pas dire “je veux du mobile learning dans ma formation !” mais bien “pour ces apprenants, dans ce contexte d’apprentissage et pour cet objectif pédagogique, le mobile learning est une modalité efficace et pertinente”.
Comment vous convaincre d’adopter cette modalité ?
Avant de répondre à cette question, balayons tout de suite une règle constante lorsque vous créez du contenu de formation en ligne :
100% de votre contenu doit posséder une version mobile convenable et ergonomique !
En adaptant votre contenu de formation, plusieurs avantages s’offrent à vous :
• adaptabilité de la formation grâce aux outils privés ou professionnels des apprenants
• engagement et motivation des apprenants
• fidélisation des employés
Qu’importe la formation, celle-ci doit répondre à des exigences responsive web design, autrement définit par : offrir aux collaborateurs une expérience de formation agréable et dynamique sur des écrans de tailles différentes. Pour une solution Mobile Learning efficace, commencez toujours par penser votre formation sur le mobile, cet appareil est la priorité de votre stratégie.
« Je n’ai pas besoin du responsive web design, mes apprenants ne se forment que sur un ordinateur »
Sauf exigences de l’entreprise, cette affirmation n’est pas recevable, que ce soit pour les employés de bureau ou les collaborateurs terrain. C’est possible de le vérifier ! Mener une enquête auprès de vos apprenants sur la manière dont ils suivent la formation, vous pourriez être surpris !
D’après le Digital 2020 de We are Social, en 2020, 50,1% du temps passé sur Internet provient d’une connexion via smartphone. Encore mieux, 80% des vidéos consultées le sont via cet appareil. Au final, en menant votre enquête ne soyez pas offusqué de voir qu’un collaborateur sur deux suit votre formation sur leurs outils personnels.
Ne pas prendre en compte la compatibilité mobile de votre parcours en blended learning revient donc à vous tirer une balle dans le pied avant même le lancement de votre formation !
Attention ! L’article ne traite pas de responsive design mais bien de mobile learning. Il ne faut donc pas confondre le « mobile compatible », c’est-à-dire, avoir une version mobile d’un site, d’une capsule e-learning, d’une vidéo, d’un QCM ou tout autre contenu et le « fait pour le mobile » (le fameux mobile learning, un contenu de formation pensée dès le départ pour le mobile.)
Le mobile compatible est obligatoire, le fait pour le mobile… Voyons quand l’utiliser en 3 questions. 😊
Les questions à se poser
1. Pour savoir si le mobile learning pourrait être une modalité valorisante dans vos modules de formation, il faut dores et déjà se poser la question :
Mes apprenants sont-ils équipés d’un smartphone ou d’une tablette ?
Tuons le suspense immédiatement : au cours des dix dernières années, les individus possédant un smartphone sont en constante évolution. En France, les téléphones mobiles sont détenus par une grande majorité de la population. Voici une étude récente (Juillet 2021) présentant la répartition des téléphones mobiles en France entre 2011 et 2020.
Répartition de la population en France de 2011 à 2020, selon le type de téléphone mobile utilisé. Dans Technologie et télécommunications : Télécommunications : Statista.
Malgré le fort taux de possession en France aujourd’hui, assurez vous que les apprenants concernés aient un smartphone privé ou un autre outil mobile professionnel pour accéder à votre plateforme de formation.
Selon la politique interne de votre entreprise, il est possible que vous ne puissiez pas compter sur l’équipement « privé ». L’un de nos clients dans la restauration a, par exemple, fait équiper toutes ses brasseries d’une tablette uniquement utilisée pour de la formation.
Dans quel contexte les apprenants devront-ils se former ?
Le mobile learning est particulièrement intéressant lorsque vos apprenants sont nomades, comme les fonctions commerciales terrain ou le personnel soignant à domicile par exemple. Certains des collaborateurs exercent peut-être dans des ateliers/usines avec peu d’équipement informatique ou peuvent être répartis dans des petits sites éloignés les uns des autres (boutiques, points de vente, chaîne de restaurants…).
Remarque : Pensez à répondre aux difficultés que présente le mobile learning.
Vous pouvez retrouver les avantages et les inconvénients du sujet dans notre article Solutions Mobile Learning.
Quel objectif pédagogique poursuivez-vous ?
La troisième question est probablement la plus importante. Lorsque vous commencez à vous intéresser à cette modalité, vous devez vous demander si le mobile learning est une solution adaptée à mes besoins de formation.
Le mobile learning est particulièrement utile dans plusieurs cas :
Cas n°1 : Favoriser l’ancrage dans la MLT (mémoire long terme)
La psychologie cognitive nous enseigne qu’une formation est efficace si elle est ancrée dans ce qu’on nomme la « mémoire à long terme ». Pour faire simple, la mémoire à long terme est notre capacité à retenir des informations sur une longue période. Cette mémoire a une capacité « illimitée » jusqu’à preuve du contraire des informations qu’elle est capable d’emmagasiner. Nous n’irons pas dans le détail pour des raisons de simplifications. Pour comprendre ce qu’est la mémoire à long terme, voici un exemple simple :
En quelle année Christophe Colomb a-t-il découvert l’Amérique ?
Vous rappelez-vous le nom de la première entreprise avec laquelle vous avez travaillé ?
Si les informations remontent, c’est qu’elles sont stockées dans votre mémoire à long terme.
L’une des façons de favoriser un ancrage dans cette mémoire est ce qu’on pourrait nommer : le cycle espacé de répétitions. En d’autres termes, un apprentissage adapté à l’environnement professionnel : oubli/apprentissage/oubli/apprentissage… de plus en plus espacé.
Or, le mobile learning permet de revenir aisément sur un savoir ou un savoir-faire initialement étudié lors d’une session de formation présentielle ou distancielle. Les notifications et rappels peuvent être paramétrés au début du parcours de formation ce qui permet de demander aux apprenants d’effectuer un quiz ou une capsule e-learning revenant sur les principaux enseignements. Dans le milieu de l’andragogie, on parle souvent de renforcement, réactivation des savoirs, consolidation des acquis.
Cas n°2 : L’évaluation
Quoi de plus simple que de remplir un QCM (question choix multiples) sur un smartphone ? Cela permet d’évaluer les acquis “à chaud”, dès la fin de la formation, ou “à froid” quelques temps plus tard (cf. le cas précédent !).
Attention, la mise en place d’une évaluation doit être réfléchie. De nombreux paramètres sont à prendre en compte :
• le choix de la question (QCM, appariement, question ouverte, …)
• le thème de la question (question d’analyse, de connaissances, de compréhension…)
• la rédaction de la consigne (pas d’ambiguïté, aucune forme négative, aborder un seul concept…)
• le choix des réponses (le taux de vraisemblance entre les réponses, le nombre de propositions…)
• le feedback (qu’apporte-t-il à l’apprenant en plus de la réponse attendue ?)
• le type d’évaluation (formative, sommative ou diagnostique ?)
En résumé, si l’apprenant est challengé dans son apprentissage, il conservera sa motivation et son engagement dans la formation. Du côté de l’apprenant et comme dit précédemment « rien de plus simple que de remplir un QCM » par contre, côté formateur, c’est moins facile, il faut préparer correctement ses évaluations.
Conseil Flowbow : celui qui crée les questions n’est jamais le mieux placé pour y répondre. 😊
Cas n°3 : Le fameux “micro-learning” ou « fast-learning »
Attention à ce mot à la mode ! Il ne faut pas confondre mobile learning et micro-learning. À la différence du mobile learning, le micro-learning est une méthode d’apprentissage qui consiste à former très rapidement, généralement, moins de 5 minutes, un apprenant sur une notion bien précise.
L’objectif du micro-learning est bien souvent de répondre à un besoin immédiat. Par exemple « Comment changer les cartouches d’encre de l’imprimante ? » ou « Comment mettre en ligne une story sur Instagram ? »
Par contre, dans ce cadre, le mobile learning est parfaitement adapté. Le smartphone est à portée de main et rend l’apprentissage accessible vite et n’importe où. Encore une fois, le micro-learning doit être utilisé quand il en a la nécessité et qu’il répond à des besoins pédagogiques. Il n’est pas fait pour répondre à des problématiques comme « il faut aller plus vite » ou « si tout le monde l’utilise alors, je dois, moi aussi l’utiliser. »
Cas n°4 : Le partage de vidéo ou de podcast
Bien souvent, un parcours de formation est accompagné de vidéos à visionner ou de podcasts à écouter.
C’est une bonne idée d’utiliser le média… que tout le monde utilise déjà pour ces modalités. :-)
Vous voyez bien ici que lorsque vous souhaitez créer un parcours en Blended Learning, vous devez absolument envisager d’utiliser à un moment le mobile learning... sans que celui-ci soit automatique.
Que faut-il retenir ?
En conclusion, le mobile learning peut s’utiliser de deux façons bien distinctes.
1. Les utilisations brèves :
Recherche et accès à l’information, social learning, micro-learning, renforcement d’un savoir…
2. Les utilisations étendues :
Intégration de la modalité dans certains modules de formation, consolidation des savoirs, montée en compétences…
En fonction de vos besoins, de vos objectifs pédagogiques et de vos contraintes, vous êtes maintenant en mesure d’apporter les solutions et de mener à bien la digitalisation de vos formations.
Pour information, sachez qu’utiliser une plateforme LMS peut vous aider à mesurer l’efficacité de votre gamification.